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SITUATIONS DES CADIS


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Comme évoqué dans un précédent numéro, un majlis en l’honneur des pèlerins mahorais partis accomplir le cinquième pilier de l’islam devait, comme à l’accoutumée, être organisé dans le village de Boueni. Grâce à Dieu, cet événement a bien eu lieu le vendredi 27 juin 2025. Les gens sont venus particulièrement nombreux pour remplir la place décorée de blanc, symbole de la pureté du cœur après le pèlerinage. Les pèlerins ont été accueillis par des chants lors de leur entrée sur la place, afin de les guider vers les espaces qui leur avaient été spécialement réservés. Cet accueil rappelait, d’une certaine manière, celui que les Médinois avaient réservé au Prophète soillallah ‘alayhi wa sallam lors de son arrivée à Médine. La lecture du Mawlid Barzanji a ensuite animé le majlis, accompagnée de qasida (poèmes religieux) chantées avec ferveur. Le majlis a débuté par la lecture de la sourate Yassine, en guise de dou’a pour la nouvelle année musulmane. Par la suite, Ustadh Lalas, lors de sa prise de parole, a insisté sur les vertus des pèlerins qui ont réussi à accomplir ce pilier de l’islam, d’autant plus que les nouvelles conditions en vigueur cette année étaient assez complexes. Les pèlerins ont eu la grande chance de visiter le Prophète (paix et bénédictions sur lui) et de faire le tour de la Kaaba. Pour sa part, Al-Habib Bahassan a principalement évoqué la Hijra du Prophète, choisie comme point de départ du calendrier musulman. Il est revenu sur les péripéties de cette migration, de La Mecque jusqu’à l’arrivée à Médine. Il était important de se remémorer ces moments historiques qui forment une part essentielle de notre héritage.

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Dans l’autre actualité locale, nous reprenons ici un article de Solène Anson, publié le 6 juillet 2025 sur le site de Mayotte la 1ère. Le dimanche 6 juillet, jour de l’Achoura – qui commémore le sauvetage du prophète Moussa par Allah face au Pharaon – a été choisi par le Grand Cadi de Mayotte pour réunir, dans l’hémicycle du Conseil départemental, les responsables religieux musulmans de l’île, toutes obédiences confondues. Ce rassemblement visait à rappeler l’importance de l’unité autour des valeurs de l’islam, de la préservation du foncier mahorais et de la reconnaissance du rôle central des cadis, à un moment où leur statut est remis en question dans le cadre du projet de loi sur la refondation de Mayotte. Selon Saïd Ali, chargé d’études et de recherches au sein du Conseil cadial, il ne s’agit pas d’un simple métier mais d’une fonction historique, profondément enracinée dans la société mahoraise. Il rappelle que les cadis étaient déjà présents lors de la signature du traité de cession de 1841, preuve de leur rôle fondamental dans l’histoire de Mayotte française. Les cadis, dit-il, ne peuvent être écartés comme une simple institution administrative. Un avis partagé par Sami Foundi, président de l’association Nari Nahané Messo, qui insiste sur le fait que les cadis sont les gardiens de l’islam à Mayotte, assurant des fonctions de médiation, de gestion foncière et de célébration des mariages religieux, tout en représentant les intérêts des musulmans. Présente également, Yasmina Aouny, écrivaine et femme politique, a tenu à souligner l’importance de cette rencontre : pour elle, il s’agissait de défendre trois éléments essentiels — le foncier des Mahorais, l’avenir de l’institution cadiale, et plus largement, l’identité de Mayotte. Elle a rappelé que la religion musulmane n’a jamais été un frein à la francophilie des Mahorais, mais au contraire, un moteur de leur engagement pour l’intégration à la France, citant le cadi Omar Aboubacar Housséni, signataire du traité de 1841. Elle a par ailleurs critiqué l’amendement porté par la députée Estelle Youssouffa, visant à créer un conseil cadial indépendant du Conseil départemental, estimant cette proposition hors sujet et inadaptée au contexte actuel. Cet amendement, prévoyant un conseil de 17 cadis chargé de médiation et de gestion des traditions, sera rediscuté lors de la commission mixte paritaire du 8 juillet. L’inquiétude principale reste cependant l’article 19 du projet de loi, qui prévoit de faciliter les expropriations au nom de l’intérêt public. Bien que supprimé par l’Assemblée nationale, il a été réintroduit par le Sénat, provoquant une vive réaction du Conseil cadial qui alerte sur le danger de voir les Mahorais privés de leurs terres et de leurs maisons. «Sans nos maisons, sans nos terres, sans l’islam, que sommes-nous ?», s’interrogeait-il dans un communiqué, appelant les musulmans de Mayotte à une vigilance renforcée face aux enjeux actuels.


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Rassemblement du 6 Juillet 2025 au conseil départemental
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